.   Start  -  Home  - 

Documents from
Casanova's Heritage
and Small Talk presented by
Marco Leeflang

Documents de l'héritage casanovien et petite histoire.

Part I  . (Part II) . (Part III) . (Part IV) .
(12.)  Giacomo Casanova  -  (11.) Calvesi  -  (10.) Teresa Casanova(9.) Laurent Raghianti    -   (8.) Antonio Rossi   -  Giovanni B. Manuzzi : (7.)17. Juli 1756 . (6.)22. März 1756  -   (5.) Mme de Rumbeke - (4.) Maria Rizzotti  -  Carlo Bollini:(3.) 1.8.1772   . (2.) 28.7.1772   -  (1.) Carlo Angiolini . Descendance et vie

(Nr. 12) Giacomo Casanova: Notizen zu seinen Memoiren.
Among the treasure of Dux several leaflets were found on which Casanova wrote notes for the Memoirs (Marr 16 K 45).
On these papers Casanova crossed out what he had used for the Memoirs.
He did not waste paper. Several times he scribbled notes in the space between two existing lines, even if those belonged together. I have tried to make this clear by writing in fat characters what belongs together.
Marco Leeflang (July 2001)
Le comte Arcamo
Le comte de Balgale reçoit la lettre de M. de
        Un mois après j'ai desabusé Francia
Bragadin, et me rens soixante cequins que
        avois meridienne Christine Duel à la Haye pour Lolotte
j'ai perdu avec mon grand etonnement

La comtesse de Bonafede l'année 1753
                                                                    Ratafia de Neuilli Rapé à la civeste
Toison d'or petit cochon
Si M. Malipiero eut vecu il se seroit reconnu pour
        La dame qui dit Monsieur vous avez perdu
prophete comete: La bague dans le culotes de l'etoriere
Je me suis trouvé comme Jacob, dont je portois le nom mari de seux soeurs [Tonine et Barberine?]
Connoissance de Capreta et de sa maitresse
Ancilla et le ministre d'Angleterre Murrai
Preceptes de M. de Bragadin sur le jeu de
        Carlo equivoque Gare l'eau
hazard Manger maigre le mardi
        Assorath grand livre après l'Alcoran
L'homme au cimetiere au quel j'ai coupé un bras
Sersala et Ranucci
Disertation d'Isouf-ali sur la masturbation
J'ai demandé à Paris à une dame si elle avoit bien déchargé

J'ai eu un fils de une fille de D. Lucrezia que j'ai aimé à Naples
Madame de la Popeliniere
Valet de chambre qui a porté cinquante louis à Coraline, et qui en a joui
Le frere de la comtesse madame la nouvelle qu'elle est accouchée
à Compiegne on veut me donner de l'argent pour jouer
Gascon que j'ai vu à Naples né sourd, et aveugle.
Comte Arcamo
pointeux
fond



(Nr. 11) Nannette Calvesi an Casanova in Dux am 10.12.1796:
[Non-Dux] Marrco 40 - 214
[ Nannette Calvesi à Casanova, 10 décembre 1796 ]
    Monsieur,
J'enclus le petit conte en vers promis avec mes remerciments pour vos Memoires, dont je me ferai fête en les lisant, et que j'aurai soin de vous renvoyer après. Faites je vous prie le même avec ma Presidente quand vous l'aurez copiée. Adieu: portez vous bien, soignez votre santé, vos Muses, vos Belles ou laides a Dux et n'oubliez point vos amis et amies.

    PS Mr de Springtporten vous envoit les gazettes avec ses compliments

Lettre signalée par moi dans l'article Casanova in Virginia dans Casanova Gleanings 1979, p.49. L'original de la lettre semble perdue. Ce texte est basé sur un transcrit par Vèze dans le Special Collections Department de la bibliothèque de l'Université de Virginie (Childs collection, accession no. 9256 D, box 7).
Vèze marque que la lettre est de la main de Nannette Calveri, mais ne mentionne pas sa source. Il s'agit probablement de Nannette Calvesi née Seltenhof (voir aussi Marrco 40-295). Charles Clary parle d'une madame Calvesi en rapport de Casanova et du général Sprengtporten dans son Journal de 1797:
Lundi le 17 [avril 1797]
Lundi de Paques... Maurice et moi nous avons dinés chez le général Springporten avec madame Calvesi, cela m'a beaucoup amusé; il y avoit en cinquième son frere, petit garçon de 14 a 15 ans qui ne parle qu'allemand, est fort laid, mal ou plutot pas élevé, et ne dit pas le mot. Nous avons faits un fort bon diner. Après diner Casanova est venu en visite;...

Madame Calvesi Elle parloit continuellement de ses gens, de son cuisinier, de sa femme de chambre, de la gouvernante de sa fille, des chevaux qu'elle a dressés cet hyver, des dangers qu'elle a courus, de ses voyages, de tout ce qu'elle a vu en Italie, en angleterre, de ce qu'elle en a rapporté, des lettres qu'elle a reçues, des nouvelles qu'on lui mande, &c. Elle disoit: "j'ai passé 3 mois terribles ici!" et le genéral reprit: "voila la différence; vous avez passée 3 mois terribles, et moi 3 mois charmants!" Elle répondoit par des mines. Elle a fait assez de frais pour nous; des mines et des tours de tête de tous les cotés, elle parloit Italien avec Casanova, un allemand prussien et pointu avec son grand chasseur, un assez bon françois avec nous, elle m'a donnés des fleurs qu'elle portoit; elle a préludé sur la guitarre, elle a chantronnée, elle a touchée quelques accords sur le clavecin; elle nous a montré tous ses porteferailles de desseins ou il y a peu de jolies choses parmi beaucoup d'horreurs. Les figures en miniature et a l'encre de la chine sont fort biens, mais les fleurs, les paysages sont affreux. Ils se sont communiqués leurs petits talents; elle a appris au général a dessiner au crayon et a dessecher des fleurs, il lui a montré dessiner a la plume, elle lui a enseigné de tirer differentes couleurs de plantes et de rubans, et a piquer des corbeilles, ouvrage affreux dans lequel elle exelle; enfin ils ont l'air le mieux du monde ensemble, malgré leurs petites querelles, occasionnées pas la susceptibilité du général. Monsieur de Springporten lui disoit a diner: "la duchesse de Cumberland m'a chargée de vous témoigner ses regrets de ce qu'elle n'a pu faire votre connoissance". "J'en suis bien faché aussi" reprit madame C. "car on m'en a dit beaucoup de bien". Elle disoit cela la tête penchée sur l'épaule gauche puis elle me dit d'un air d'importance "elle n'est pas de naissance du tout, mais c'est une bonne femme!"

Elle étoit un peu scandalisé d'avoir vu les ouvrages qu'elle avoit donnés a Maman collés au Caltenberg pêle mêle avec toutes les autres horreurs.

Vendredi le 21 [avril 1797]
... Les dames sont restées au jardin. Elles ont passé auprès d'un banc ou etoient madame Calvesi, et madame Clarke; la derniere s'est levée et retirée en arriere fort bien, mais l'autre approchant de Maman avec un air d'aisance, et de désinvoltura lui dit: "bonjour princesse! comment vous portez vous? Vous voudrez bien" poursuivit-elle en lui présentant une belle rose: "accepter ce petit présent!" Elle venoit de la cueillir dans la serre.

Dimanche 30 [avril 1797]
... Madame Calvesi: On dit qu'elle veut se séparer de son mari, en attendant elle porte son portrait en medaillon; il est en uniforme rouge de courier du pape. Le général prié a diner un jour cet hyver chez monsieur de Messmacher ministre de Russie, fut fort étonné d'y trouver madame Calvesi a diner, et en grande conversation avec madame d'Els qui y dinoit aussi.



(Nr. 10) Teresa Casanova an ihren Onkel Giacomo in Dux am 20. März 1796:
[Marr 8 - 98]
Dresde ce 20 de Marz 1769 [ en réalité 1796]
Juste Ciel! Vous manquiez perir! helas comment? pouquoi? de quelle manière? En verite c'est bien cruelle de Votre part de me renvoyer à Marianne, pour en sçavoir les details et le genre de danger dont vous etiez ménacéz - me pouvez vous croire si peu interessé à Vous - à ce qui Vous regarde, pour me mettre au suspend jusqu'à la fin du mois?
Non, mon cher Oncle c'est de vous, que j'en veut sçavoir la relation du fatal événement qui presque m'auroit privé d'un si cher Parent. Oui mon cher Oncle, c'est à Vous de me le dire, Vous me le devez non seulement à moi mais aussi à tous ceux qui ont eu la satisfaction de Vous connoitre et qui depuis Votre depart me demandent avec empressement de vos nouvelles.
J'ai reçûe un billet de la part de Mad. la Comtesse de Baerensdorf. Elle me mande d'une manière bien honnête et sensible d'avoir reçûe une lettre de sa Mere, la quelle malheureusement n'étoit pas bien consolante pour elle, ayant dejà choisie lun Personne, la quelle elle auroit desirée de voir remplacer par moi &c &c. de cette façon je peut nourir l'esperance de voir peutêtre l'adorable Princesse Clari a Töplitz, car si nos affaires ne m'empechent point je pourai aller avec Vous, mon cher Oncle pour quelques semaines à Dux, et ensuite à Töplitz - oh je me réjouis deja d'avance quand je pense à l'heureux moment ou je verrai ma charmante Princesse Clari que cette entrevûe me feraz sensible, Elle pleure un frère chérie, et moi un Père, dont la mémoire ne s'effaceraz a jamais de mon souvenir.
Mon frere Charle a reçûe une lettre de mon frere Laurenz mais le premier n'a pas eu l'honnêteté de me la comuniquer, ainsi j'ignore ce qu'il écrit; l'Abée Lena vient tous les jours me voir, nous parlons souvent de Vous. Le Soirée, depuis que Vous n'y êtes plus, me parroisent plus longues; je n'ai plus revûe l'aimable Montevecchio, mais j'ai apprise de l'Abée Lena qu'il est incomodé, sans cela je lui preparoit un bonne querelle de m'avoir laissér ainsi apres Votre depart dans l'abandont
Ma soeur Augusta Monsieur Mitsch et Mons. de Vieth m'ont charge de vous presenter leur tendres compliments, nous sommes tous en très bonne santé, exepté ma personne, qui se trouve de nouveaux accablé d'un gros ruhme.
Adieu mon cher Oncle, portéz Vous bien, continuez Votre bienveillance à votre dévoué Nièce Therese Casanova
Avant hier j'eû le plaisir de voir ma tante avec ma chere Manon chez moi, ils se porte bien, j'irai diner chez eux Dimanche prochain - quel domage que vous n'y êtes de la partie.


(Nr. 9) Der Mainzer Gebrauchtwagenhändler Laurent Raghianti am 27.11.1783 an Casanova in Frankfurt (Original und Übersetzung ins Deutsche; aus: Casanovas letzte Reisewagen): [Marr 13 B 3]
    Messieurs
    Messieurs Casanova
    Logé à L'empeureur de Romain.
    à Francfort
    [Mainz, 27? November 1783]
        Signorij
    In risposta alla sua grata del 26. Corente, ho l'onore di dirly che Io ho condutto alcune Personne a vedere La Sua carossa, ma infino adesso nesuno L'a voluta comprare, tutti dicendomi che gli è tropo pesa per conducerla con due cavally, è che non è Moderna, Io faro il mio possibile ma dubito di non potere riucire a venderla con avantagio, perchè effetivavente gli è un pogo pesa, è in tempo d'Inverno poge gente viagano; e per conseguensia L'occasiony sono più rare; ma Siano assegurati che io faro come se fusse mia; faro tutti le diligenze possibile;
    mi a fatto pure piacere d'intendre che Loro Signorij Si portano bene, e che sono assai contenti della osteria dove allogano; e li prego di credere che Io Sono e resto con la più perfetta considerazione
    D.L.S. Il Suo Servo affemo
        Laurent Raghianti
    An die Herren
    Messieurs Casanova
    Gäste im Römischen Kaiser
    zu Frankfurt
    [27.11.1783]
        Meine Herren,
    in Beantwortung Ihres geschätzten Schreibens vom 26. dieses Monats habe ich die Ehre, Ihnen mitzuteilen, daß ich einige Personen gewonnen habe, sich Ihre Karosse (carossa) anzusehen, doch bis heute hat niemand sie kaufen wollen; alle sagten mir, sie sei zu schwer, um mit zwei Pferden gefahren zu werden, auch, daß sie nicht modern sei. Ich werde mein möglichstes tun, doch zweifle ich, daß es mir gelingen wird, sie mit Gewinn zu verkaufen, da sie in der Tat etwas gewichtig ist, auch reisen zur Winterszeit nur wenige, weshalb die Gelegenheiten eher selten sind; doch seien Sie versichert, daß ich mich einsetzen werde, als ob es sich um meine handelte; ich werde alle erdenklichen Schritte unternehmen.
    Im übrigen hat es mich gefreut zu erfahren, daß Ihre Herrschaften sich wohl fühlen und mit dem Gasthof zufrieden sind, in dem Sie untergekommen sind. Bitte glauben Sie weiterhin an meine Hochachtung
    Ihrer Herrschaft untertänigster Diener
        Laurent Raghianti
* * * * * * * *
(Nr. 8) Der Mainzer Gebrauchtwagenhändler Antonio Rossi am 1.12.1783 an Casanova in Frankfurt(Original und Übersetzung ins Deutsche; aus: Casanovas letzte Reisewagen): [Marr 13 B 6]
    A Monsieur
    Monsieur Jacques Casanova
    logé à L'Empereur
    à Francfort
    Magonza il 1mo Decembre 1783
        Sig e Pne Stimatissmi
    In risposta alla gratissma Sua del 28 Spirato, tanto noi che il Sig Lorenzo Raghiante si siamo dati tutta la pena posibile per vendere la Sua Sedia ma non fu posibile de trovare un amatore, la onde oggi glie l'abbiamo mandata Con un Chochiere [omission] Vettura fl 3 x 12 a miglior pato non abbiamo potutto trovar di mandargliela.
    Non dubitiamo Che L'avera ricevuta a dovere, a f[ranco]forte trovera più tosto amatore estero, che Colà si presentino alle Volte forestieri Che sono di viaggie et cercheno Simile Sedie, in altro le desidriamo un felice Viaggio, pregandola di presentare le n.re Complimenti a Suo Sig fratello e si Rassegniamo Con la più distinta Stima
    di V Sa Devotissmi & obl Servi
        Antonio Rossi & Compag
    Herrn
    Monsieur Jacques Casanova
    Gast im Kaiser
    zu Frankfurt
    Mainz, den 1. Dezember 1783
        Hochverehrter Herr und Gebieter,
    in Beantwortung Ihrer geschätzten Nachricht vom 28. des vergangenen Monats teilen wir Ihnen mit, daß sowohl wir selbst als auch Herr Lorenzo Raghianti keine Mühen gescheut haben, um Ihre Chaise (sedia) zu verkaufen, doch war es nicht möglich, einen Liebhaber dafür zu finden, deshalb haben wir sie Ihnen heute mit einem Kutscher (chochiere) zukommen lassen. Eine günstigere Möglichkeit, Ihnen den Wagen (vettura) zu schicken, als für 3 [deutsche] Gulden und 12 Kreutzer [160 b.], konnten wir nicht finden.
    Wir zweifeln nicht, daß Sie ihn pflichtgemäß erhalten haben. In Frankfurt wird sich leichter ein Interessent finden, jetzt, wo sich dort öfters Fremde aufhalten, die auf Reisen sind und solche Chaisen suchen. Darüberhinaus wünschen wir Ihnen eine glückliche Reise und bitten Sie, auch Ihrem Herrn Bruder unsere Ehrerbietung zu übermitteln.
    Ihrer Herrschaft ergebenster und untertänigster Diener
        Antonio Rossi & Compagnie.


(Nr. 6 & 7) Der Spion Manuzzi über Casanova in Venedig,
        17. Juli und 22. März 1755:
A Venetian Stasi.
Giovanni Battista Manuzzi (±1720 - after 1774) was the spy who delivered Casanova to the state Inquisitors. He was a precious stone cutter -- in his marriage certificate he is even called a jeweler -- but an informer of the Venetian government as well.
In November 1754 he gets the order to tail Casanova and report about him, which he does on November 11.  In a way it is a first summary of l'Histoire de sa vie.
Manuzzi tells about father Gaetano and mother "la Buranella".  Casanova lived in San Samuele, became a priest for a while.  He now lives at Bragadin's and spends a lot of his money.  He went to England and in Paris; he lived at the expense of others as is his custom.  He is a player and likes to impress superstiteous people.  Thus he ruined Bragadin by making him believe that the Angel of Light would come.
Manuzzi describes Casanovas friends (Memmo, Pisani, Zorzi) and whereabouts (cafés) and tells about his satires against Chiari.
In other reports Manuzzi tells about Casanova's free masonery and about blasphemous poetry.
Then,  on july 23 1755, after having read the report here published, the Inquisitors take action.  Manuzzi is asked where Casanova lives now and on the 24th the order to arrest Casanova is given which is executed on the 27th. -  Marco Leeflang.
[ Non-Dux / corr ] Marrco 40 - 170

 [ L'espion Manuzzi sur Casanova à Venise, 17 Juillet 1755 ]

Illmi et eccmi signori [Inquisitori di Stato]

Essendomi riuscito rilevare da D. Gio. Batta Zini di chiesa S.Samuel, che Giacomo Casanova in oltre alle molte amicicie che ha co' nobili Patrizi, con qualcheduno de quali crede se la intendi, e l'introduca dei forestieri a giuocare, e vincersi i denari, sapendo per voce propria del Casanova aver esso l'arte del barare, che il Casanova fa credere che non si mora, ma che soavemente si sia trasportati da fra Bernardo, il quale viene a levarsi e condursi per la via Lattea nella religione degli Angeli della luce, ammalia le persone come fece del N.H. ser Zuanne Bragadin, et altri nobili Patrizi per cavarli denari; che professa il detto Casanova le massime de Picureo [Epicureo]; che con le sue imposture e chiacchere inviluppa la gente in un totale libertinaggio ad ogni genere di piacere; che di nuovo coltiva il N.H. Bragadin sperando, se reddita, di mangiarle il resto; che molti nobili Patrizi amando il suo talento li vanno a seconda; che stupisce non li sj accaduto niente di sinistro praticando con tanta confidenza i nobili Patrizi insupandoli di certe massime, ch'è un cisma aperto, che se qualche d'uno d'essi parlassero gramo lui.
Con queste nozioni ho ridotto il Casanova a discorrer meco di simili matterie; mi ha confidato di aver procurato insinuarsi con il Duca Grillo che pratica alla bottega d'acque al Buso; che li fece qualche discorso del numero con l'idea di ridurlo a poco a poco alla chimica, e lusingarlo di saper compore la polvere universale, e persuaderlo poi che non morirà, ma che passerà dolcemente agli addeti; che dalle risposte avute dal Grillo in proposito del numero vede l'impresa esser difficile avendogli confutati i principi, che per altro sarebbe capace farli spendere un tesoro, quale entrarebbe quasi tutto in scarsella a lui senza che il Grillo se ne avedesse; che le riuscì incantare dei altri, particolarmente ser Zuanne Bragadin, che stante la stretta amicicia fra loro passava, sarano sette anni circa, si era divolgato pel paese che tanto il N.H. Bragadin, quanto lui discorrevano co' spiriti, che sendo stato avisato il Bragadin che avevano assogettata la matteria a questo gravissimo tribunale, e per non essere retento, o esiliato si absentò di Venezia. Si vanta il detto Casanova franco nel barare, forte di spirito per non creder niente in matteria di religione, di aver tutta la sveltezza per insinuarsi colle persone e ingannarli, che in passato molte volte gli è stato per precipitare riguardo che non aveva giudizio, ma che in ora egli opera con riserve grandissime, perchè questo è un paese che di governo e di religione non si può perlare senza un grande rischio, protestandosi di nulla credere della nostra religione, come non credono alcuni nobili Patrizi che lui conosce; che le sue pratiche sono con Ser Zuanne Bragadin, ser Marc'Antonio Zorzi, ser Alvise Grimani, ser Marco Donado, ser Bernardo Memo, ser Piero Alvise Barbaro et altri moltissimi nobili Patrizi, che lo amano; che da alcuni ei va alle lor case a pranzo, desiderandolo ogni uno, con altri s'unisce ai cafè, alla Malvasia, data da Lissandro in Frezzaria ove mi dice che qualche volta, ma di rado giocano; che lui ha molte conoscenze co' forestieri, e con il fior della gioventù; che pratica in casa di moltissime figlie, maritate, e donne d'altro genere, che lui procura divertirsi in ogni guisa, e tenta sempre colpi grandi per mutar fortuna; che per saziare i suoi piaceri non le mancano denari; che pochi giorni sono a Padova ha perduti più di sessanta cechini. Questa perdita la rilevo da Giacomo Canal, e la intesi anche da un tal Cesarino giocator di faraone, pratica al mondo d'oro; presenete il detto Cesarino lunedì notte in bottega d'acque al Rinaldo Trionfante il Casanova ci lesse un'empia composizione in versi, lingua veneziano, che sta ora facendo. Non so cosa si possa dare il più eneorme nel suo pensare e nel discorrere di religione, considerando il Casanova assai deboli di spirito queli che credono in Gesù Christo. A trattare e intrinsecarsi col detto Casanova si vedono veramente accomunate in lui la miscredenza, l'impostura, la lasivia e la voluttà in modo tale, che fa orrore.
Il N.H. ser Benedetto Pisani ha cognizione dell'imposture fatte dal Casanova al N.H. ser Zuanne Bragadin, e che il fece credere che venir le dovesse l'Angelo della luce; che fu il Casanova la rovina del detto N.H. Bragadin.
Giacomo Canal conoscente anche del N.H. ser Bernardo Memo mi dice che il Casanova è una gran testa, che pratica con somma confidenza Nobili Patrizi, che crede occorendo li facia il mezzano, che ser Bernardo Memo abbenchè sia spesso col Casanova a momenti lo ama, et a momenti lo calpestra.
Da Giacomo Berti rilevo come le disse uno de giovani della Malvasia in Frezzaria che pratica la sera il Casanova, e si trattiene a discorrere in un loco interno con ser Bernardo Memo, col Barbaro; che li hanno veduti al Casanova ne' scorsi giorni una borsa con molti ori, e che ha sempre denari.

Venezia li 17 luglio 1755

   Ummo devmo osmo servitore
   Gio. Batta Manuzzi

[ Au dos -- remarque du secrétaire des Inquisiteurs: ]

1755 - 20 luglio.
Manucci procuri di avere la composizione in versi, e la presenti
_____________________________________________________________

[ Non-Dux / corr ] Marrco 40 - 168

[ L'espion Manuzzi sur Casanova à Venise, 22 Mars 1755 ]

Illmi et eccmi signori [Inquisitori di Stato]

Incaricata la mia obbedienza del venerato comando di riferire chi sia Giacomo Casanova, generalmente rilevo ch'è figlio di un comico e di una comediante; viene descrito il detto Casanova di un carattere cabalon, che si sà profittare della credulità delle persone, come fece col N.H. ser Zuanne Bragadin per vivere alle spalle di questo e di quelo, sendo sempre statte tali le sue mire, non avendo alcun impiego; che le sue pratiche tanto in Venezia, come in altre città, ove à viaggiato, furono per lo più con gente di libertini costumi, secondando l'irregolarità delle loro passioni; che trata co' nobili Patrizi, co' privati, come pure co'forestieri; ch'è giocatore; ch'in ora è familiarissimo del N.H. ser Marc'Antonio Zorzi, di ser Bernardo Memmo, e che pratica sovente dal N.H. ser Marco Donato.

Silvestro Boncusen locandiere conoscente del Casanova mi disse, che dopo avere spogliato il detto Casanova l'abito da prete, suonava 'l violino nel teatro di S.E. Grimani, ch'è stato in pratica da Marco Leze avvocato, che poi co'la mansione d'uomo di lettere à viaggiato in diverse parti, che co'le sue lepidezze s'è introdotto co' nobili Patrizi, et altri soggetti; ch'ignora però quale sia la religione ch 'l Casanova professa.

Don Gio. Batta Zini di chiesa di San Samuel amico del Casanova mi disse, che per le confidenze fategli dal detto Casanova di certe intelligenze ch'à co' dei nobili Patrizi di queli che sano tenere le carte in mano, lo consigliò più volte a non ingerirsene, perchè succedendo qualche inconveniente, direbbero che lui à barati i soldi, e tutta la colpa divirebbe sua; che il detto Casanova qui nel paese è in vista di tutto fuor che di barare, ch'avendo il Casanova conoscenze anche di forestiere, crede l'introduca da nobili Patrizi a giocare; mi dice il sudetto Zini che l'amicizia del Casanova col N.H. ser Marc'Antonio Zorzi, e co' li NN.HH. Fratelli Memo sia perchè sono tutti filosofi alla stessa maniera; lo strinsi a spiegarsi. Ei mi soggiunse sono tanti Picurei; e l'amicizia col N.H. ser Marco Donato perch'è giocatore; con difficoltà ò avute queste notizie dal detto D. Gio. Batta Zini perchè supponesi obbligato a non far uso di tali cose riguardo all'amicizia del Casanova, e perchè lui stesso gli l'à comunicate; ò procurato trapelarle qualche fatto successo delle barerie del Casanova, per l'intelligenze, che dice il Zini, ch'gli à co' nobili Patrizi, ma si è contenuto sempre lo stesso Zini in termini generali.

Venezia 22 marzo 1755

Ummo devmo osmo servitore

Gio. Batta Manuzzi


(Nr. 5) Madame de Rumbeke am 16. März 1790 in Wien an Casanova in Dux:
    La comtesse Anne Charlotte Alexandrine de Thiennes de Rumbeke née Cobenzl, (Bruxelles, 11 décembre 1755 - Vienne, 20 décembre 1812), fille du comte Joahnn Karl Philipp de Cobenzl, ministre plénipotentiaire d'Autriche aux Pays-Bas, et de la comtesse Palffy d'Erdöd. Son frère, Johann Ludwig, fut ambassadeur d'Autriche à Pétersbourg. L'époux (1778) de Charlotte était Chrétien Charles Marie Joseph de Thiennes comte de Rumbeke, né en 1758.
    Dans les Nouvelles Annales Prince de Ligne XII, 1998, a été publié un article de Georges Englebert: Une amie du prince de Ligne et dame cosmopolite au XVIIIe siècle: la comtesse Charlotte de Thiennes de Rumbeke née Cobenzl.
    Le texte suivant peut être lu comme un appendice à cet article. - Marco Leeflang.

    [Marr 8 - 50]

    a Vienne le 16. mars [17]90

Je vous demande mille pardons de ne vous avoir pas répondu plûtôt, Monsieur, mais depuis mon retour de Töplitz je suis malade d'une fievre quarte qui ne m'a quitté que depuis quinze jours, j'ai eté bien malade, et je suis encore bien faible. Je recois vôtre seconde lettre et suis bien etonné de ce que vous me dites du p. Bathiany(1), il ne m'a rien dit du tout, mais s'il m'en parloit je ne lui cacherai pas ma façon de penser.

Mon frere (2) m'a mandé qu'il doneroit à la psse d'achkow (3) vôtre nôte sur la duplication du cube et qu'il me diroit d'abord ce qu'elle en auroit decidée, depuis il ne m'en parle plus, je compte lui en écrire au premier jour. je serois bien heureuse, Monsieur, de pouvoir vous être bonne a quelque chose, disposes de moi en toute occasion.

J'ai l'honneur d'être très parfaitement, Vôtre très humble et très obéissante servante

    Cobenzl de Rombeck

M. et mad. de Clary vous font bien des compliments

Notes:
(1) Le prince Louis Batthyani n'a pas voulu payer une dette de 50 fl que feu son père, Adam, aurait à Casanova (cf. Marr 9-44). (retour)
(2) Johann Ludwig Cobenzl (1753-1809), ambassadeur d'Autriche à St.Pétersbourg. (retour)
(3) La princesse Caterina Romanowna Daschkow née comtesse Woronzow (1743-1810). En 1782 elle fut nommée présidente de l'Académie des Sciences de St.Petersbourg. (cf.  Marr 9-4). (retour)


(Nr. 4) Maria Rizzotti am 23. Juni 1780 in Wien an Casanova in Venedig:
    [Marr 8 - 92] (1)

    Al Sigr Sigr Patrne Colmo
    Il Sigr Giacomo Casanova
    in Frezzeria in calle del Luganegher
        a Venezia

Vienna 23 giugno 1780
     Mio Sigre e Amico Carissimo

La sua amicizia mi è carissima, e la considero come il maggior bene ch'io abbia al mondo, ma mi farebbe ancore più piacere se potessi creder di meritarla, ma per quanto ci penso io non sò ne quando, ne in qual modo io mi sia resa degna di tanta bontà. Le saro molto obbligata della conoscenza ch'ella mi fece fare con il signor Ce Pocchini (2) e l'amabile sua figlia, sono stata a farle una visita e non mancherò di ritornare giachè me ne hanno fatto molto gentilmente l'invito.

E molto tempo che sono tormentata da mal di stomaco, ho mangiata una intiera spezieria e non mi sento punto meglio, ho dovuto anche per molti giorni stare a letto, e il primo giorno che ho avuto il permesso di levarmi il mio zio mandò a dirmi che se avevo piacere di vedere mia zia viva che dovessi andar da lei perchè le è venuto male al improviso e ha vomitato due catini di sangue; andai subito a vederla e la trovai moribonda che non poteva nemeno parlare, mi dimandò perdono coi segni e io le diedi un baccio il mio zio era meno afflitto di quello ch'io mi credevo, e più obbligante verso di me di quello che avrei mai potuto sperare; non ho mancato poi di mandare tutti li giorni a informarmi del suo stato, e la povera infelice combatte ancora con la morte ma credo che ci sia poche speranze.

Io spero che a quest'ora ella avrà ricevuta una mia in risposta della carissima sua che ho ricevuto dal Signor Casaroto (3). la prego di scrivermi delle lunghe lettere che io se succederà qualche novità, non mancherò di avisarla subito. ella mi saluti la mia madre e la Checchina mentre io di vero core mi dico

        Di lei mi Sigre Stimatissmo Umma serva e vera Amica

        Maria Rizzotti

Notes:
(1) Publié en version allemande: Gugitz, Frauenbriefe, p.241. (retour)
(2) Gugitz dit qu'il s'agit d'Antonio Pocchini que Casanova rencontra en 1743 déporté sur l'île de Cerigo, 1760 à Stuttgart, à la fin de 1763 à Londres et finalement en 1767 à Vienne, toujours en compagnie de femmes et de jeunes filles qu'il exploitait. Cette identification me semble improbable ici. Cf. aussi la lettre de Buschini du 15 Août 1783 (Marr 8-184) [note ML]. (retour)
(3) Gugitz nomme un Josef Casarotti, ingénieur-lieutenant, membre de la loge maconnique die gekrönte Hoffnung, et un autre Casarotti, professeur de langues orientales à Padoue, et ami de Lorenzo da Ponte. (retour)


(Nr. 3) Carlo Bollini am 1. August 1772 in Venedig an Casanova in Bologna (voir Histoire de ma vie, Vol.12, Ch.VII):
[Marr 10 X 6]

    Venise ce 1 août 1772

    Mon très cher Ami

Je suis bien aise que nôtre systeme d'Amitié soit établi; qu'il soit à jamais durable, et l'asaisonnement de notre vie. De mon côté il ne s'agit point de merite, et quoique vous n'en manquiez pas certainement j'avouerai que mon coeur vous a donné le titre d'Ami sans songer s'il vous convenoit. Mon esprit cependant vous rend toute la justice, et borne tout l'avantage à moi. Payez-vous sur ma reconnoissance. Mes affaires trainent même du coté del'Ambassade la chose est désespérée puisque ces Messieurs n'emportent plus avec eux d'autre segretaire que celui du Prince. D'ailleurs je pense que ce n'etoit pas ma vocation. Je me suis donc jetté à la nage, et à vous dire vrai je vois que j'irai aborder en Allemagne! J'ai resolu de partir pour Vienne, rien autre n'arrête mon départ que le defaut d'argent et quelques bonnes lettres de raccomandation que je ne manquerai pas de me procurer. Le sejour de Venise ne m'accomode plus, aussitôt qu'il n'y a pas apparence d'être employé. Vous avez ce qu'il en coute que d'y rester par caprice, bien loin de là il me faut menager ma petite bourse, qui désormais est aux abois sans m'en être apperçu. Mr. Dandolo l'homme aimable est au fait de ma resolution, il est faché de n'y pouvoir porter que son approbation; il voit bien qu'il n'y a rien à espérer dans ces tems critiques. Jusques astheure je connois bien de Monde dont je ne vous donnerai point le détail n'y trouvant que des hommes donnés entièrement au plaisir, qui vous écoutent par bienséance et vous oublient par necessité. Je m'en dedommage avec notre Ami en qui je trouve le Père, l'ami et le maître. Que nous serions heureux si la fortune lui prodiguoit ses faveurs?. Qu'il lui en coute de n'avoir rien à donner en soulagement de ses amis en recompense de la vertu? Je vois en lui l'homme juste et sage et pendant que mon esprit le met au dessus de la multitude, mon coeur s'attendrit à la vuë de tout ce qui l'environne par ce qu'il ne repond pas ni à son mérite ni à mes souhaits.. Il est toujours attentif à m'honorer de ses novelles attentions, et bien souvent il me procure le plaisir de la promenade, en revanche je lui compte mes pas, mes avantures, mes pensées, mes sentiments, et pour lui faire ma cour je vous mets de la partie. J'ai remarqué que vous êtes placé au fond de son coeur, il marque dans tout ce qui vous regarde un veritable interêt. A propos de quoi (je dis les choses à mesure qu'elles se presentent) je me trouvai chez lui, même je le surpris l'autre jour lisant votre dernière lettre dont après m'avoir fait le detail de ce qui me regardoit, il me donna à lire une petite brochure (1). Le stile, la pensée, l'érudition me firent aussitôt deviner l'auteur; j'en fis mon compliment à Mr Dandolo à qui pendant la lecture d'une partie de l'ouvrage je vis éclater sur son visage cet air de satisfaction, qui marque le caractère de l'amitié sensible au moindre avantage de l'objet chéri. A vous parler franchement j'admire le gout de l'Auteur qui paroit faire passer son lecteur d'un jouli grotesque (l'avis de l'imprimeur) au plus beau cabinet où tout est bien entendu, menagé et meublé de la meilleure façon. Après cela je suis persuadé che le vir fugiens changera son frontispice et au lieu de denuo pugnabit il prendra réellement la fuite, et ira se cacher dans son Utero pensatore. Pour madame de Cunigonde elle n'a d'autre parti à prendre que debiter des Romagnolismi puisque elle doit désesperer de jamais bien parler le français, aussi doit-elle en être un peu dégustée. Je doute cependant que l'auteur demeure longtems caché; pour jouer surement l'incognito il eut à marcher sur le pas dei Di Geniali (2).

Avec toute l'exactitude imaginable j'ai été payé des deux zequins en question; si cela ne vous fâche, sachez que je vous prie de faire vendre tout ces papiers et livres que j'ai quitté chez la vieille hôtesse (3) et faites m'en tenir le peu d'argent que vous en tirerez.

Je vous ai adressé une petite enveloppe qui contient une traduction comme vous verrez, de l'Anglais que je fis il y a quelque tems et que l'on me demande sur l'esperance d'en tirer quelque profit par sa dedicace. Vous aurez la bonté de la faire tenir au Maitre de langue Angloise qui loge dans la ruë Mascerella et qui se nomme François Robert. Jen m'attendois à bien d'autre bruit du côté de Madame (4), il me semble que le dépit et la rage ont succedé à son amour; dans un mois il n'en sera plus rien dit. Vous ne trouverez point la lettre à propos de Madame, je viens de l'adresser au Père Beria qui est devenu son confident, et dont j'en ai reçu des nouvelles en étenduë. L'Archiprêtre Biandolini n'a pas manqué de l'aller voir deux fois, et fait de son mieux pour la consoler. Si vous le voyez persuadez le à ne point se faire des ennemis en voulant justifier ma demarche que l'on decrie, dit-il.

Je me sauve à la nage et j'aborde où je puis- Il est cependant necessaire de lui tenir caché mon séjour à Venise, car l'esprit de vengeance donne bien du courage aux femmes; néanmoins elle viendra le savoir tôt ou tard, ce qui me tient dans quelque allarme aussi bien que nôtre ami (5). En attendant je me tiens tout prêt pour mon embarquement; j'ai écrit pour avoir de l'argent, je tâcherai même pour gagner du tems d'en avoir à credit, si cela est possible. Dites moi vôtre sentiment sur ma nouvelle resolution que vous ne partagerez avec aucun et vous m'obligerez en me donnant quelques lumières touchant le payis ou je compte m'établir. Si je prends le vent je me flatte aussitôt de vous rencontrer quelque part; je le souhaite de toute mon âme. Si ma situation peut vous être utile vous avez tout le droit d'en disposer. Vous savez qu'on ne goûte de plus grand plaisir que celui de prouver que l'on est avec le plus sincère attachement

    Votre très fidele Ami

    Bollini

Notes:
(1) Lana Caprina de Casanova. (retour)
(2) Di geniali della dialettica delle donne, ridotta al suo vero principio, Bologna, 1771. La vignette en page de titre porte l'épigraphe 'Vir fugiens et denuo pugnabit'. C'est l'ouvrage du professeur Bolognais Petronio Zecchini que Casanova appelle en bref L'Utero pensante (ou pensatore). (retour)
(3) La femme de Pio Visconti? (retour)
(4) Brigitte, soeur de la Sabatini, (la Baleanti). (retour)
(5) Dandolo. (retour)


(Nr. 2) Carlo Bollini am 28. Juli 1772 in Venedig an Casanova in Bologna (voir Histoire de ma vie, Vol.12, Ch.VII):
[Marr 10 X 10]

        Venise ce 28 Juillet 1772

        Mon très Cher Ami

Mon voyage a été des plus heureux,la compagnie assez agréable, la femme est une chanteuse sans les agréments de son art, mais bonne dans le fond, elle est venue rejoindre sa mère qui est à Venise. J'ai trouvé mon logement propre, commode et bien placé, les maîtres ce sont des bonnes gens et la table est mediocrement bien garnie. Je me suis accordé en 94 livres par mois. J'arrivai à Venise le mercredi à 17 heures et environ les 22 du même jour je fus chez Mr Dandolo  (1) que je retrouvai tout seul, et qui me fit l'accueil le plus gracieux du monde. Après lui avoir fait mon compliment je lui presentai vôtre lettre et celle du Père Beria qu'il me demanda en riant et qu'il comprit par conjecture, ensuite il me demanda d'un ton aimable de vos novelles, à quoi je repondis selon nôtre intelligence et dont il parut très satisfait. Il ordonne le café et je saisis ce tems pour lui faire un précis détail de la cause de mon voyage à quoi il parut s'attendrir et pour m'en dedommager il eut la complaisance de me confier touts ces malheurs, et jusqu'à certaines anecdotes qui sentent la fine Amitié. Mr Dandolo est à mon avis un homme aimable, admirable dans tout ce qu'il dit et qu'il fait et digne de la plus grande fortune; je le quittai à 23 heures après avoir recu toutes les marques d'un veritable interêt à mon égard, et d'avoir été réellement pénétré de tendresse de consideration, et de reconnoissance. Le lendemain mattin du jeudi, voila Mr Dandolo à ma porte qui me surprend en bonnet de nuit, m'embrace, me baise, et m'arrache presque des larmes; il en fait autant en me quittant après une heure d'entretien roulant la plupart sur les moyens de m'établir; à cet effet j'écris à l'Arciprête Biandolini le mettant au fait du secret, si c'en est un encore, et le priant d'une bonne lettre à son Oncle Briati que Mr Dandolo juge très à propos pour se frayer le chemin chez Mr Zeno. J'écris aussi au Père Beria, comme vous voyez afin qu'il me procure aussitôt une autre lettre, que l'on puisse montrer. Faites lui tenir je vous prie, la presente et tachez de le voir pour lui bien faire comprendre la chose. Mr Dandolo n'a pas paru agréer que je le charge de vos lettres; par consequent mandez-moi une direction et ne manquez pas de faire mon paquet à part et de le depecher avec mon adresse.

Il se trouve ici un jeune Mr Seigneur polonais nommé Potoschi, d'ont j'entendis l'autre soir au caffé l'histoire suivante. Le Ms agé environ dis sept ans faisoit la cour dans son pays à une fille à treize ans de condition médiocre et la vouloit épouser. Le Père du jeune Seigneur en étant informé pria la mère de l'en détourner. Elle s'y prit un peu vivement (à l'ordinaire des femmes) puisque après avoir comblé son fils des reproches les plus amères elle lui lacha deux grands souflets; le garçon en fut tellement piqué que sans dire un mot il tira un coteau qu'il avoit sur lui et se perçant de coup la poitrine il tomba évanoui aux pieds de la mère. Elle se croyant dans l'instant la meurtrière de son fils se livra à la douleur de façon qu'en trois jours elle n'etoit plus; mais auparavant de mourir elle fit un leg. de tout son grand bien en faveur du fils qui étoit revenu de ses legères blessures, et qui les redoubla pénetré de la mort de sa mère; mais enfin son bonheur réglant ses coups il en fut quitte à peu de frais, après quoi il pria son père d'aprouver son mariage, ce qui lui étant déffendu il engagea un Prêtre à leur donner la benediction, ensuite bien pourvu de lettres de change tirées sur les fonds de la Mère il prit la fuite emportant sa chère Moitié, passa en Italie et vint se reposer et cueillir les myrtes dans cette capitale, d'où il passera à Rome a prodiguer ses pistoles pour gagner les bonnes graces et la benediction de S.Père (2).

Je vous ai écrit tout cela d'une haleine, maintenant me voici plongé dans une noire tristesse. La pensée de Madame (3), que j'ai rendu malheureuse, sa situation, son erreur, la privation de ses nouvelles, m'otent tout sentiment de joye et me livrent au chagrin. Bon Dieu, que fait cette miserable? Ses jours de santé ... c'en est fait, je lui ai porté un coup au coeur, je le vois, je le sens, mais j'ai rempli mon devoir et sa destinée, et pourvu qu'elle n'y succombe je ferai de mon mieux pour la venger en la soulageant quelque jour. J'espère que vous m'en direz autant que vous en sçaurez, et que vous tâcherez d'en sçavoir autant que vous pourrez.

Jusqu'astheure je n'ai fait aucune connoissance, la ville est presque dépeuplée. Mais le monde va revenir et rendre la joie et l'esprit aux choses. Je crois que vous serez content de mon détail, l'exactitude et la fidelité y paroissent evidemment. Je ne doute pas de me voir surpassé de votre côté persuadé comme je suis de la generosité, et de la délicatesse de vos sentiments. Je suis entièrement à vous.

Je me crois autorisé à vous appeler mon ami, puisque Mr Dandolo en vous nommant vous appelle nôtre commun ami.

        Votre très obeissant serviteur et ami

        Charles Bollini

        P.S. Faites moi le plaisir de
        voir s'il y a de mes lettres à la poste

Notes:
(1) Marco Dandolo (1704-1779), ami du sénateur Bragadin et protecteur de Casanova. (retour)
(2) Le pape Clemens XIV. (retour)
(3) La Brigida Ballanti (Baleanti) de Bologne, soeur de la Sabatini. (Voir Histoire de ma vie, Vol.12, Ch.VII) (retour)


(Nr. 1) Carlo Angiolini am 22. 12. 1788 aus Dresden an seinen Onkel Giacomo Casanova in Dux:
[Marr 10 K 27]

A Monsieur
Monsieur Jacques Casanova
De Seingalt Docteur es Loix Bibliothécaire
de Monsieur Le Comte de Waldstein &c&c&c
Dux

Sigre Zio veneratmo

Eccoci alla fine dell'anno, cioè a quell'epoca di tempo il più curioso e stravagante in cui tutti gl'uomini dimostrano col più gran fasto e pompa la loro pazzia cosi in scritto come in viva voce. Non vi ha quasi nessuna eccettuata nazione, che non riconosse l'antico costume di augurare felicità nel finire e nell'incominciare dell'anno, tutte tre le classi degli uomini cioè superiori, eguali ed inferiori a vicenda, studiano, si stemprano il cervello e travagliono de mesi ancora per combinare
nuovi espressioni, novi termini, diversi degl'anni antece
denti per esprimere i lore Auguri e felicitazioni:
------------ena che unisce tutti li esseri umani
------------o il più meraviglioso e singolare; ciascun
---[trou]-- altro, ciascun; ministro al sovrano, ciascun
-------------dall' altro, così di grado in grado tutti gl'uomini a proporzione pregano iddio che simpazzisce con loro e che sconvolge il giusto ordine delle sue sante ed imutabili ordinazioni. Credo bene per certo che il sommo omnipotente si riserbi questo tempo per il suo divertimento, osservando dall'alto de cieli questi miseri vermi ed insetti che le porgono preci e voti per essere assecondati ne loro capricci, e mi imagino altresi che dice: "oh miseri mortali, e fin a quando continuerete ad essere pazzi con correre dietro ad un falso abbuso nato dall'interesse! Riconoscetemi, ringraziatemi, amatemi, siate giusti, saggi, onesti e caritatevoli: e voi sovrani della terra, vermi eguali agl'altri, contentatevi di quanto possedete, diffendetevi, se siete assaliti, risparmiate il sangue de vostri sudditi, che sono tutti vostri simili e procurate di fare felici vostri Popoli." -
Se li miei auguri potessero avere effetto---------
sarei a desiderarle un periodo d'altri --------------
di vita attiva in buona salute, cinqu--- [trou] ----
dalteri di contante, e trentadue denti -------------
e belli per masticare ciò che le piace.-------- Se i
miei desideri si potessero effettuare, replico che sarebbero di tal natura le felicità che con tutti di mia casa le potrei augurare.
Tutti godiamo ottima salute e la di lei picciola pronipote s'ingrassa ed ingrandisce a tutta possa. Unisco questo picciolo essere alla voce comune della mia famiglia per farle i più distinti complimenti, mentre con viva brama di ricevere sue care nuove col più distinto rispetto, e stima, hò l'onore di confermarmi di V.S.

                Umilmo Devmo Servo e nipote
                        Carlo Angiolini

Dresda li 22 Xbre 1788

__________________________________________________________________________
Carlo Angiolini
Giacomo Girolamo Casanova (2 avril 1725-4 juin 1798) avait trois frères :
    Francesco (1 juin 1727-8 juillet 1803)
    Giovanni Battista (2 nov.1730-8 déc.1795)
    Gaetano (1733-1783)
et deux soeurs: Faustina Maddalena (1731-1736)
    Maria Maddalena Antonia Stella (25 déc.1732-10/1/1800).

Maria Maddalena, alla "à Dresde pour demeurer avec sa mère" (Hdmv,vol2,ch.6) et y parut sur la scène. Elle épousa en 1752 Peter August (mort le 16/2/1787), "maître de clavecin de la cour" de Saxe (Hdmv,vol3,ch.11), fils de Peter August 'le calamuc'.

Peter August et Maddalena Casanova eurent une fille, Marianne (Manon), née vers 1769.

Cette Manon épousa Carlo Angiolini en 1787 ("Se andate a Dresda alle nozze di vostra nezza, divervitevi anche per me; bramerei di saper se Carlo vostro nipote sta bene, se è a Dresda" [lettre Marr 8-177 du 5 octobre 1787 de Buschini]). Les jeunes époux logèrent la mère de Manon, veuve depuis quelques mois (lettres d'Angiolini, Marr K 10).

En 1793 les Angiolini ont deux enfants, Camilla, née vers l'automne 1788, et Carlo, né vers l'automne 1789 ("i due piccolini" (Marr 10 K 22]). "Camilla cresce", écrit Carlo le 11 novembre 1794 à Casanova (Marr 10 K 31), "sí nel corpo come nell'anima, mentre studia la musica, scrice nelle due lingue che parla bene ed ancora fa qualche profitto nel dissegno che ha di già incominciato da due mesi."

Carlo Angiolini père est à l'époque de ces lettres attaché à l'opéra de Dresde.

C'est lui qui était présent à Dux quand son oncle Giacomo Casanova mourut le 4 juin 1798; et c'est lui qui voulut vendre, quelques années après la mort de Casanova, l'Histoire de ma vie au comte Marcolini qui en offrit 2500 thaler. Cet offre fut refusée. Carlo père mourut entre 1805 et 1810.

Carlo fils devint correspondant de la fabrique de textile (cotton) de Waldstein à Hirschberg (Doksy). C'est lui, le fils de l'auteur des lettres présentées ici qui, le 24 janvier 1821, signa avec Brockhaus le contrat de vente du manuscrit de l'Histoire de ma vie.

Dans les archives Waldstein à Mnichovo Hradiste le Dr Vladimir Budil a retrouvé son testament. Il mourut le 26 avril 1834.


Copyright by Marco Leeflang, Utrecht, 2000 / 2001.

hoch




























.
.

Impressum